Le coronavirus peut-il se combiner à d’autres virus ?

 Le coronavirus peut-il se combiner à d’autres virus ?

 

Comme la plupart des virus, le SARS-CoV-2 est capable de muter. C’est l’une des plus grandes préoccupations des scientifiques du monde entier en cette période de crise sanitaire. Qu’est-ce que la recombinaison virale ? Que sait-on des mutations liées au coronavirus ? Faisons le point.
 

Le coronavirus et la recombinaison 

En infectant un organisme pour s’y reproduire, les virus ont la capacité de muter ou de se recombiner entre virus proches. Ainsi, lorsque le SARS-CoV-2 se répand dans les cellules humaines et/ou qu’il se combine à d’autres virus, son matériel génétique peut être susceptible de muter. Ce qui permet aux virus d’infecter de nouveaux hôtes. 
 
Comme l’a expliqué Vincent Enouf, responsable adjoint du Centre national de référence des virus respiratoires à l’Institut Pasteur : « Ce sont ces transformations qui génèrent une nouvelle ‘copie’ du virus. […] La survie [des virus] dépend de ces mutations, qui vont leur permettre de s’adapter à leur environnement, aux différents hôtes qu’ils infectent ». 
 
D’ailleurs, les coronavirus ont pour mode de survie, la recombinaison comme l’a déclaré Étienne Simon-Loriere, spécialiste des virus à ARN à l'Institut Pasteur : « C'est même l'un de leurs principaux modes d'évolution ». Ces mutations ne sont pas sans conséquences. En effet, elles peuvent modifier la virulence du virus ainsi que sa capacité d’infection.
 

La recombinaison avec d’autres virus

Pour qu’il y ait une recombinaison du coronavirus avec un autre coronavirus, une condition est nécessaire. Étienne Simon-Loriere l’explique : « Il faut qu'une même personne soit infectée par les deux coronavirus simultanément, et que ces derniers soient présents dans la même cellule. […] C'est très rare, mais pas impossible ». 
 
Pourtant, plusieurs cas de co-infection avec d’autres virus proches du SARS-CoV-2 ont été observés. C’est le cas du virus de la grippe, du virus respiratoire syncytial (TSV) ou d'autres virus communs du rhume. Pour autant, si les coronavirus tendent à muter, ils s’avèrent plus stables en comparaison à d’autres virus à ARN. Et pour cause, ils contiennent des enzymes capables de s’assurer que la copie de l’ARN ne comporte pas d’erreurs. 
 
Dans tous les cas, il a été observé que les mutations de virus devenu endémique avaient eu tendance à le rendre moins virulent à mesure que le temps passait. 
 
Rédaction : Florine Dergelet
Rédactrice
Septembre 2020
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