L’épidémie de la Covid-19 n’est malheureusement pas la première. D’autres virus circulent, faisant de nombreuses victimes. En comparant le virus Sars-Cov-2 à d’autres agents infectieux, est-il possible d’évaluer sa dangerosité ?
Les virus émergents associés à des épidémies mortelles
- Le SRAS de 2003
En novembre 2002, le coronavirus responsable du SRAS (Syndrome Respiratoire Aigue Sévère), apparaît en Chine, puis se propage rapidement dans 30 pays. L’épidémie de SRAS est alors qualifiée de pandémie. Sa durée est plutôt courte, car elle se termine en juillet 2003, grâce à des contrôles très restrictifs et des moyens préventifs efficaces. Le taux de létalité pendant cette période est de 9,4 %, avec 774 décès et une probabilité de plus de 8 000 cas signalés. Le SRAS a marqué les esprits de part sa très rapide propagation dans de nombreux pays par le trafic aérien. En parallèle, les professionnels de santé ont été particulièrement exposés lorsqu’ils soignaient des malades. Entre mars et juillet 2003, la France rapporte 437 cas possibles et 1 seul décès. Dans le point de situation, l’OMS expliquait que “les autorités sanitaires, les médecins et les scientifiques du monde entier se battent pour maîtriser une maladie sévère et qui se propage rapidement chez l’homme, le Syndrome Aigu Respiratoire Sévère ou SRAS. Cela semble être la première maladie nouvelle, sévère et facilement transmissible à apparaître au 21ème siècle.”
- Le MERS-CoV
En 2012, le Coronavirus du Syndrome Respiratoire du Moyen-Orient survient. Originaire d’Arabie-Saoudite, il est très proche de certains virus retrouvés sur les chauves-souris, qui constituent le “réservoir naturel”. L’hôte intermédiaire serait le dromadaire. Depuis 2012, 1 219 cas ont été détectés, ainsi que 449 morts du MERS-CoV. En France, seulement 2 personnes ont été infectées en 2013. Elles ont alors été placées en isolement au CHU de Lille, pour éviter la transmission du virus.
Le SARS-CoV-2
Au 26 septembre, plus de 32 000 000 de personnes sont contaminées dans le monde par la Covid-19, avec un nombre de morts de près d’1 million. En France, au même jour, le bilan fait état de 513 034 cas confirmés et de plus de 36 000 décès.
La grippe A(H1N1)
En 2009, un nouveau virus se déclare, provoquant la grippe A(H1N1). C’est aussi une maladie respiratoire contagieuse. Communément appelée la “grippe porcine”, elle fait partie aujourd’hui des grippes saisonnières. Le virus A est aussi à l’origine de la grippe espagnole de 1918. La grippe H1N1 est le résultat d’une combinaison du virus aviaire, porcin et humain. En 2009, dans le monde, cette grippe entraînera la mort officielle de 18 500 personnes. Cependant, en 2016, l’OMS estime entre 100 000 et 400 000 le nombre de décès liés au virus H1N1. Le vaccin contre la grippe saisonnière protège de ce virus. La grippe (Influenza) engendre la mort de 10 000 à 15 000 personnes en France chaque année et touche 2 à 8 millions de Français. L’OMS nous informe également que sont recensés “ chaque année, d’après les estimations, 1 milliard de cas, entre 3 et 5 millions de cas graves et entre 290 000 et 650 000 décès respiratoires liés à la grippe [...] à l’échelle planétaire”.
Les autres maladies à virus
Le virus Ebola, découvert en 1976, se transmet à l’Homme par les animaux sauvages, puis devient transmissible entre humains. La maladie est souvent très grave, voire mortelle. Son taux de létalité moyen est de 50 %. Concernant le VIH (virus d'immunodéficience acquise), les estimations de fin 2019 parle de 38 millions de personnes vivant avec ce virus. Il reste un problème de santé publique majeure, car près de 33 millions de personnes sont décédées du VIH. La prise en charge des patients malades du SIDA tend à s’améliorer nettement, grâce à des moyens de prévention renforcés et un meilleur accès au diagnostic et aux traitements.