La force sexuelle est ressentie par la majorité des gens comme une tension terrible dont ils ont besoin de se libérer. Et ils se libèrent donc, sans savoir qu’ils perdent quelque chose de très précieux, une quintessence qui est stupidement brûlée dans le seul plaisir, alors qu’elle aurait pu être utilisée pour une véritable régénération de tout leur être. Il faut considérer l’homme comme un bâtiment de cinquante ou cent étages ; on comprendra alors qu’une grande pression, une grande tension est nécessaire afin de faire monter l’eau jusqu’au sommet de la maison, pour que les habitants en haut puissent avoir de l’eau pour se laver, boire, arroser leurs plantes etc. S’ils savaient ce qu’est la tension, s’ils savaient l’utiliser, les humains arriveraient à abreuver et à nourrir les cellules de leur cerveau, car cette énergie peut monter jusqu’au cerveau par des canaux que la nature intelligente a spécialement aménagés pour cela.
On peut comparer ce système de canaux à celui que l’on trouve dans un arbre. Toutes les substances puisées par les racines dans le sol forment la sève brute. Cette sève aspirée par les poils absorbants de la racine est transportée par les vaisseaux ligneux le long de la tige jusqu’aux feuilles et alimentera ensuite les fleurs et les fruits.
L’arbre connait le secret alchimique de la transmutation de la matière.
Alors si l’arbre connait un tel secret, pourquoi l’homme ne le connaîtrait-il pas ?
La tension est donc utile, il ne faut pas s’en débarrasser, car grâce à elle, l’énergie peut atteindre le sommet : sinon au lieu de s’éveiller pour des travaux gigantesques, les cellules du cerveau resteront engourdies, appauvries, chloroformées, et se contenteront d’assurer la bonne marche des fonctions inférieures, c’est tout. (…)
C’est à la jeunesse surtout que je m’adresse. La jeunesse ne se rend pas compte qu’il existe des expériences plus enrichissantes que celles où elle s’aventure, et qu’en quelques années elle perdra sa fraîcheur, son charme, sa beauté, sa lumière. Les jeunes veulent expérimenter l’amour physique, bon, c’est entendu, mais ce n’est pas en accumulant les expériences qu’ils seront heureux ; au bout de quelque temps, ils auront oublié toutes les sensations de plaisir qu’ils auront vécues, et il ne restera que la ruine, le regret, l’assombrissement. Qu’ils essaient de faire un effort de maîtrise de soi ; même s’ils ne réussissent pas tout de suite, peu à peu, ils obtiendront des résultats ; ils seront fiers d’avoir su vaincre et ils se sentiront plus forts. (…)
Souvenez-vous aussi de ce que je vous ai dit concernant le sacrifice : qu’il est dangereux de renoncer à un objet, à une habitude, à un désir sans les remplacer par un autre objet, une autre habitude, un autre désir. C’est pourquoi il ne faut jamais refouler l’amour, mais remplacer l’objet de cet amour par un autre plus vaste, plus lumineux.
Omraam Mikhaël Aïvanhov, Le travail alchimique ou la quête de la perfection, Eds Prosveta