Le plus grand danger pour les humains c’est d’accepter une philosophie matérialiste qui les pousse à chercher toutes les satisfactions dans le plan physique. Dans cette recherche, ils commencent à se montrer égoïstes, injustes, malhonnêtes et même criminels. (…)
Bien sûr, nous ne pouvons pas nous arracher à la matière : nous avons un corps et par l’intermédiaire de ce corps nous avons des relations avec tout ce qui nous entoure et c’est très bien, car si nous interrompions ces relations, nous mourrions. Nous devons donc manger, boire, dormir, nous vêtir, nous loger, nous distraire, travailler, aimer, etc, mais est-il vraiment d’y consacrer tellement d’efforts et de temps ? Un jour on est lassé de tout cela. (…)
Cette question des relations de l’homme avec la matière doit être maintenant bien claire pour vous. La descente de l’homme dans la matière n’est ni une erreur ni un accident dans son évolution : elle était prévue par l’Intelligence Cosmique. Pour parvenir à la totalité de la connaissance, l’être humain avait besoin de développer ses facultés intellectuelles et, pour développer ces facultés, il devait être placé dans des conditions déterminées, c’est-à-dire qui affaibliraient sa perception du monde invisible, afin qu’il puisse s’appliquer à l’exploration de la matière. Voilà pourquoi l’humanité en est aujourd’hui à ce stade de son évolution. Mais ce n’est pas le stade définitif : elle doit retourner à nouveau vers les régions de l’âme et de l’esprit qu’elle a quittées et, elle y retournera enrichie de toutes les expériences qu’elle aura faites dans la matière grâce à l’intellect.
Maintenant, on assiste à une descente de plus en plus vertigineuse de la conscience dans l’épaisseur de la matière. Et comme la matière est d’une diversité, d’une richesse inépuisable, on n’a jamais fini de voir, de toucher, d’accumuler. C’est pourquoi les humains en arrivent à s’oublier et à se perdre en elle. Mais le moment viendra où ils se sentiront rassasiés, saturés, car même si la matière est inépuisable, elle ne peut donner que ce qui permet de satisfaire les besoins physiques, et alors ils éprouveront le désir de remonter vers les régions spirituelles. De nouveaux besoins s’éveilleront en eux car, après avoir tout touché, tout goûté, tout possédé dans le plan physique, ils sentiront que ce n’est pas là que se trouve pour eux le vrai bonheur. (…)
Un jour, viendra une nouvelle philosophie – qui est en réalité la philosophie éternelle des Initiés – pour montrer aux humains que c’est en allant vers les hauteurs qu’ils retrouveront toutes les richesses qu’ils ont dû abandonner en descendant dans la matière. Et non seulement, ils retrouveront ces richesses, mais encore, grâce à une meilleure compréhension, ils pourront bénéficier pleinement de tout ce qu’ils auront acquis dans le plan physique où il y a tellement à travailler, à étudier et à se réjouir.
La connaissance de la matière était donc inscrite dans le programme prévu par l’Intelligence Cosmique pour l’évolution de l’être humain.
Mais connaître la matière ne signifie pas s’y enterrer. Alors, dès à présent, comprenez que, pour trouver le bonheur, vous devez monter, oui, monter de plus en plus haut et vous installer avec tous vos meubles, votre garde-manger, vos vêtements, vos disques, vos fauteuils, vos voitures…Enfin c’est une façon de parler, car je ne crois pas que vous puissiez vous élever très haut si vous vous chargez de tout cet encombrement !
Je veux dire simplement que, quoi que vous soyez occupé à faire, vous devez penser à y ajouter un élément spirituel pour le transformer.
Omraam Mikhaël Aïvanhov, Les semences du bonheur, collection Izvor, Eds Prosveta